L’Île aux Pirates

L’Île aux Pirates
de Dominique Monnier

00_cover1Cet article devait initialement paraitre dans la Taverne du Nain Bavard à l’occasion du salon Ludimania, organisé par un partenaire, mais a pris un peu de retard suite à un avancement spectaculaire du projet « Île aux Pirates ». En effet, ces derniers mois, l’île n’a pas fait que s’étendre, elle a aussi accueilli une civilisation d’Amazones et de créatures mythologique… Et ce n’est pas fini ! Plusieurs mises à jour de cet article aurons lieu à différentes dates afin de vous présenter les autres peuples qui s’ajouterons à ce décor : pygmées, conquistadors, femmes pirates, et les tout nouveaux temples en préparation. En attendant, vous pourrez voir l’avancement de ce jeu grâce à cette interview et ces images que le créateur de l’Île, Dominique Monnier, nous a fourni pour l’occasion. Êtes-vous prêt pour cette aventure ?

01_cover2Voici l’Île aux Pirates,

Impressionnante par ses détails, sa taille et ses estocs – hihi – ce décor de wargame inédit et conçu par Mr Dominique Monnier vous sera bientôt dévoilé !

Dans cet article, et celui-là seulement, il vous propose de partir à la découverte de ses techniques de peinte de figurines, de ses méthodes de fabrication de décors… et des trésors des amazones !

Embarquez avec Poulpy pour décimer les mers du web à bord de notre vaillant rafiot, L’Antre du Poulpe, et découvrez les mystères qui se cachent dans les profondeurs des forets tropicales d’Amazonie et de du Cambodge…

Poulpy présente,

Dominique Monnier, aka Dom le Conquérant
Spécialiste de la gurine

02_piratesDominique Monnier est figuriniste depuis l’âge de dix ans. Sa collection de figurines en plomb comporte des milliers de pièces, peintes à la main.

Joueur de jeu d’escarmouches et de wargame avec figurines, ce qui l’intéresse dans ces parties est l’aspect tactique, les conquêtes et les gains territoriaux mettant en scène des armées ou groupes armés d’avant les guerres mécaniques, ou dans des univers de fantasy.

Ses figurines de jeu, mesurant entre quinze et vingt-cinq millimètres, sont des personnages uniques en leur genre conçus pour s’insérer dans ses propres décors historiques ou historico fantastiques.

03_amazonieBonjour, je suis Dominique Monnier, adepte des jeux de figurines depuis les années soixante-dix, époque où, avec une bande de potes, nous avions créé une association bisontine, qui existe toujours, appelé Kit Club Bizontin et qui organise maintenant le festival Expokit – « une des plus importantes expositions de modélisme en France« .

À l’époque, il n’y avait pas tout ce choix de marques, de peintures et de décors qui sont arrivés dans les années quatre-vingt-dix, et encore moins de distributeurs, de magazines et de festivals. Nous nous entraînions le plus souvent à faire des transformations de figurines historex, vendus en pièces détachées.

Puis la série Prince Auguste de Mithril a sorti ses figurines du Seigneur des anneaux, que j’ai intégralement. Je ne peins plus que ce genre de personnages, non pas dans l’optique d’en faire de statiques objets de collection à mettre dans une vitrine, mais pour développer des univers de wargames.

04_asieJe ne crée pas mes propres règles, mais en cherche de bonnes, adaptables à toutes sortes d’univers.

Les systèmes Game Workshop ne me plaisent pas du tout, les sauvegardes et les procédures demandant trop de calculs hachent le jeu, selon moi. Celui qui me conviens le plus est Song of blade and heros, chez Ganesha games.

Ce système est fluide, très intuitif, il y a une vraie progression dans le jeu, des instants dramatiques, des coups de poker, des effets domino à exploiter avec un minimum de moyens, et tous les scénarios sont permis.

C’est cela que j’ai adapté afin de créer mon île aux pirates.

05_pont1L’Île aux pirates est une chasse au trésor se déroulant en Colombie, au Cambodge ou en Indonésie au XVIème-XXVIIème siècle.

J’ai fait mes propres développements en ce qui concerne les caractéristiques des personnages, leurs puissances de feu et leurs pouvoirs spéciaux.

Chaque joueur forme sa bande de pirates pour se balader dans la jungle au milieu des bêtes sauvages, des anthropophages ou des amazones afin de trouver l’emplacement d’un trésor enfui. Le but étant de repartir avec, sur son bateau, sans se faire tuer ou, si l’on décide de jouer les locaux, de se débarrasser des envahisseurs.

06_pont2Une fois que les bandes sont constituées, avec un capitaine, des hommes armés soit de pistolets ou de fusils, soit de sabres, toutes les équipes piochent des indices, des cartes, leur permettant d’avancer dans le jeu.

Le joueur active ses pirates, pouvant effectuer une à trois actions en fonction de sa réussite au dé, qui doit avoir un résultat supérieur ou égal à la qualité de la figurine –les détails sont expliqués dans le .pdf en lien ci-dessus.

Il y a plusieurs actions possibles :

– Le déplacement, qui varie en fonction du personnage et du terrain.

– Le combat, qui s’effectue quand la figurine entre dans la zone de contact d’une autre.

Chaque personnage à une valeur de combat qui s’additionne avec le résultat des dés. L’adversaire ayant le résultat le plus élevé gagne la manche. Le vaincu, selon les cas, recule d’une distance de socle, se prend un marqueur de désorientation ou meurt d’office.

07_bastonLes rapports de force se calculent vite, avec quelques modificateurs si les attaquants sont à deux ou trois contre un, en terrain élevé, ou que le moral est bas.

Tout est question de positionnement de ses pions sur le terrain, en fonction de ses coéquipiers, afin d’être le plus efficace possible. À partir du moment où le trésor est trouvé, la baston commence.

C’est un jeu pour deux à quatre joueurs. Dans le premier cas chacun a sa bande de pirates, dans les autres un des joueurs peut décider de choisir les amazones, les conquistadors ou les pygmées. Il y a plein de possibilités d’alliances à court terme, en sachant qu’il est difficile de survivre longtemps dans une partie en évitant les fourberies.

Les décors sont polyvalents, et il existe plusieurs versions de l’île.

Les plateaux sont modulables afin de créer beaucoup de dénivelés et d’obstacles permettant aux figurines de rester à couvert dans la jungle ou dans un temple.

08_decorsEt maintenant, apprenons à créer nos propres jeux de figurines !

1. Comment peindre ses figurines

La différence entre la peinture de figurine de jeu par rapport à celles de collection n’est pas le fait que cela soit moins détaillé, il s’agit de l’objectif.

Le traitement des lumières et de la mise en ambiance doit être traité de la même façon pour un ensemble de figurines afin que leur intégration sur le plateau soit optimum. Elles ne sont donc pas faites pour être vues sous un angle précis.

Dominique n’aime pas bâcler sa peinture, il ne recherche pas seulement à faire un effet de masse et veux que chaque personnage soit joli à regarder. Historien amateur, sa passion pour plusieurs périodes de l’Histoire allant de l’antiquité aux croisades lui a permis de découvrir un artiste spécialisé, Angus McBride, qu’il apprécie énormément.

09_mcbride1Son optique est de recréer l’atmosphère de ses gravures sous la forme de figurines. Ses rendus, se voulant aussi réalistes que les originaux, sont fait d’à-plat et d’ombrages dans les tons sépia.

Mais sa palette de couleurs ne fait pas tout. Il choisit ses figurines pour leur réalisme et leurs impressions de mouvements, elles sont de belles œuvres d’art à elles seules.

Monter ses figurines n’est pas très compliqué.

Le montage d’une Mithril est assez classique, car il n’y a généralement que les bras qui sont séparés. Certaines n’ont pas besoin de socle, sinon, la méthode de Dominique est de les fixer sur une pièce de cinq centimes recouverte de graviers et de flocage tenus avec de la colle à bois.

La colle à figurine, quant à elle, se trouve facilement en magasin, de même que l’enduit permettant de cacher les accrocs.

10_montageLes choses sérieuses peuvent enfin commencer après l’élimination à la lime du joint de dépouille -la bande faisant le tour de la figurine- afin d’éviter le surlignage en son milieu, une fois les lavis placés.

Avant de peindre, il faut préalablement mettre une sous-couche, ici, de blanc, car cela permet de mieux faire ressortir les détails de gravure et de vivifier les couleurs.

Puis on pose les lavis.

Dans les années soixante-dix, tout était fait à l’encre, et la Colorex était une des meilleures. Les encres à l’eau sont plus liquides et peuvent faire des auréoles, et il n’y avait pas un grand choix de teintes. Grâce aux lavis Game Workshop, la vie des figurinistes s’est grandement simplifiée.

Dominique, comme beaucoup d’autres, achète plus de figurines qu’il n’en peint. Il a donc simplifié sa technique en posant directement les lavis dominants sur la figurine, le plus souvent, il s’agit de la peau.

Opter pour une teinte foncée susceptible d’être éclaircie par la suite créée de meilleurs effets de reliefs, puisque la peinture sera plus foncée dans les plis et plus claire, plus diluée, sur chaque rondeur.

Ceci sera ensuite repris sur les autres parties, avec les teintes correspondantes au résultat que l’on veux rendre, et avec un peu de sépia dans les creux pour accentuer les ombrages.

11_etape1IMG_4592Une fois la figurine grossièrement peinte comme ceci, il faut passer aux glacis.

La différence entre un lavi et un glaci est qu’avec le premier, nous voulons que la peinture se mettre essentiellement dans les creux, tandis qu’avec un glaci la peinture restera sur les bosses. C’est une peinture très diluée qui a un effet de transparence et dont la texture ne coule pas.

Ils se posent du plus clair au plus foncé sur les lavis, là où il y en a le moins.

Les tons vont se fondre grâce à la quatrième couche de nouveau faite avec des lavis, dilués à l’eau, étalée sur toutes les parties peintes afin de former des dégradés. Dans la cinquième couche, les éclats de lumière sont placés sur certaines crêtes afin d’attirer l’œil sur une ou plusieurs parties. Dominique utilise ceci afin de donner de l’expression à ses personnages.

12_peintureIl n’aime pas peindre la pupille de ses figurines de trente centimètres, puisque, dit-il, si on ne voit pas le blanc des yeux d’une personne à quinze mettre devant soi, le rendu sera tout aussi réaliste sans ce genre de détail, voir plus, puisque les yeux ont de grandes chances d’êtres disproportionnés, vu que la peinture a tendance à déborder.

Le regard se fait uniquement par l’ombrage des paupières.

On ne termine pas un élément d’un groupe avant de passer à l’autre, le mieux est de traiter toutes ces étapes une à une sur l’ensemble des figurines le constituant. De même, on ne termine par la peau pour ensuite passer aux habits et au reste, car il est plus facile de poser tous les lavis en même temps, puis tous les glacis, exceptera.

Cela suppose d’avoir tout son matériel à disposition et il faut bien choisir ses couleurs avant de les poser. Travailler avec une palette humide est la meilleure solution, comme ça les teintes sont prêtes pour plusieurs jours, car il faut compter entre cinq à dix jours, avec les temps de séchages, pour peindre sa bande d’aventuriers.

13_equipe1L’étape finale est le vernissage.

Les vernis Game Workshop n’étant pas de très bonne qualité, celui pour tableaux et acrylique, satiné, de chez Pébéo est conseillé. Les peintures Prince Auguste sont elles aussi adéquates.

Le travail des socles.

Une fois les incrustations de cailloux et graviers exécutées, le travail reste le même. On notera qu’il faut également effectuer beaucoup de brossages à sec, avec des pigments de plus en plus clairs. L’implantation d’herbes est également possible.

Si le décor s’y prête, il y aura un peu de salissures faites avec des poudres colorées passées avec une petite brosse, frottées sur certaines parties du socle et éventuellement sur le bas des chaussures et des manteaux.

Les liants sont inutiles, car le verni se chargera de faire tenir tout cela sur la figurine. Il ne faut pas oublier de laisser des traces de poudres ou d’autres salissures sur nos personnages.

Il est possible de transformer une figurine afin de la rendre encore plus unique, en remplaçant une arme, une tête et même de simples boutons peuvent faire des boucliers…

14_equipe2
15_mcbride22. Comment réaliser ses décors

La création d’un décor, comme celle d’une figurine, ne se fait pas sans un minimum de documentation. Après, il suffit d’imiter la nature selon la flore que l’on retrouve à l’endroit où se passe l’histoire. Bien connaître les rites des peuplades que l’on joue permet d’insérer les bons temples aux bons endroits.

La première île se situe à la frontière entre la Colombie, le Venezuela et le Brésil, vers la source du Rio Negro là où est censé se situer l’Eldorado. Nos pirates recherchent le trésor dans une épaisse jungle cachant une construction précolombienne. On peut aussi remarquer les traces d’une ancienne mission, dont les membres ont disparu sans laisser de traces.

La seconde île est au large de la Malaisie. Là-bas aussi, quelques temples bouddhistes y sont cachés. Dans ces régions montagneuses, la création de reliefs est importante. Il faut donc créer son projet avant toutes choses.

16_colombieDominique Monnier utilise pour base un certain matériau, le polystyrène extrudé. Ce sont des plaques très compactes d’un mètre vingt par soixante qui existent en plein d’épaisseurs. L’intérêt est qu’on peut les peindre très facilement sans être obligé de les enduire.

Prévoir le nombre de plaques, leurs juxtapositions dans un décor démontable et leurs emplacements est une étape complexe. La mise en forme sera différente si l’on décide de faire une cascade, une jungle, une colline, un lac…

L’étape une consiste à couper les morceaux et les biseauter afin qu’ils se raccordent entre eux en utilisant un outil très adéquat, la scie chauffante ou pyroscie. C’est elle qui donnera l’allure générale de la forme de la plaque. La sculpture ainsi formée n’aura pas le même rendu selon la température du fils. Vous pouvez décider de faire des reliefs abrupts, des reflets de vagues sur une dune…

17_tresorUne fois la plaque dégrossie, l’outil qui vous permettra de contraster le tout est un petit chalumeau de cuisine, utilisé dans la préparation de crème brulée. Cela permet de creuser des lits de rivière, de faire des écoulements d’érosion et des rendus de reliefs sur une surface en choisissant la taille de la flamme, la température ainsi que la distance du chalumeau.

Il est recommandé de faire tout cela en extérieur avec un masque, à cause des vapeurs toxiques.

En modelant le terrain, nous n’avons plus un aspect de plaque de polystyrène, mais un réel aspect de sol avec ses aspérités. De plus, le matériau se durcit, ce qui consolide sa résistance.

Puis nous passons à l’assemblage et à l’ajout de matières : des graviers dans les creux de collines, du sable dans les lits de rivières et sur les surfaces plane pour que cela ne soit pas uniforme, quelques cailloux… Le flocage se fait à la colle à bois qu’il faut bien laissée sécher.

18_templesNous utilisons la même technique de peinte que pour les figurines. Déjà, une équipe ne va pas sans son décor. Leurs tons doivent être en harmonie.

La palette sera le plus souvent composée de gris, de terre de Sienne, de sables, d’ocre ou de vert, avec du blanc pour créer les accroches de lumière.

La base sera assez foncée et sera posée partout afin qu’elle aille dans les creux des reliefs. Il ne faut pas trop la diluer si l’on veut qu’elle couvre la teinte rose flashy de la plaque. Il est tout à fait possible de poser des lavis dans les endroits rocailleux.

Le reste des couches seront posées avec du brossage à sec. C’est une partie assez longuette : nous posons chaque teinte, de plus en plus éclaircies, avec un pinceau imbibé de peinture et très peu d’eau. Nous frottons régulièrement pour que les pigments se déposent. Cela peut demander cinq à six couches différentes, plus une dernière faite de blanc pur, placé sur certaines accroches.

19_ruinesLes rendus sont presque instantanés, donc nous voyons tout de suite l’avancement du travail.

Pour végétaliser le décor nous rajoutons des flocages à la colle à bois, quelques mousses et des brins d’herbe synthétiques ou ramassés dans la nature. En sachant que lorsque l’on fait un décor modulable (pour pouvoir le modifier), il ne doit pas comporter de parties en volumes, car il est plus simple de poser des élévations dessus.

La contrainte de cette technique est que la superposition des plaques fait que nous avons des élévations de terrains très franches. C’est-à-dire que les plaques forment un escalier. Ceci enlève tout réalisme, alors qu’il est nettement préférable de créer de vraies montées comme dans un vrai paysage. Mais en terme de jeu, c’est plus pratique puisque les figurines seront bien à plat dans le décor.

Le jeu est plus joli si les figurines sont posées à la verticale. Dans un sol modelé comme un vrai relief, leur socle épouse les pentes et nos armées partent dans tous les azimuts.

Les éléments de décors :

20_course– La végétation, comme les bâtiments, sera posée sur un socle à part.

Les restes de plantes ramassés à l’automne font de parfaites décorations. Il est important de vérifier si elles tiennent dans le temps en les laissant sécher plusieurs semaines. Cela a beau être joli, les brindilles et les mousses restent fragiles, même avec du verni.

Le flocage de feuilles d’arbre, mortes ou non, peut se faire soit même pendant cette saison, il suffit de trouver des feuilles qui ne perdent pas leurs couleurs en vieillissant que l’on réduit en poudre avec un hachoir à main.

Les flocages de paysages pour trains électriques sont trop souvent repris et ne ressemblent pas à grand-chose. Par contre, si on décide de ne pas prendre de vraies branches pour former des arbres d’hivers, il existe de nombreuses variétés de plantes d’aquarium qui peuvent se repeindre, ou quelques beaux sapins conçus pour.

21_natureSi un bâtiment est en ruine, il faut calculer où vont tomber les morceaux. On peut tout fait en trouver en magasins spécialisés, le moins cher étant les décorations d’aquarium qui sont souvent à la dimension des figurines. Ou alors, nous pouvons les sculpter dans du polystyrène.

Dessiner ses pierres au crayon de papier, en relief, accentuer au pyrograveur, prendre un caillou ou une écosse et tapoter à certains endroits pour appliquer la texture, tout est une question d’envie. Nous pouvons également insérer de la végétation sur un décor déjà existant afin de le personnaliser.

Les architectures peuvent s’accompagner de sculptures en fève ou d’autres figurines et bibelots détournés. Les mosaïques, photocopiées depuis des livres, sont simplement collées sur du papier et vernies. Nous pouvons tout nous permettre dans les limites du possible.

22_porte– L’eau

L’eau est ce qui donne de la vie au plateau, c’est chouette, mais c’est long et à surveiller comme du lait sur le feu.

À la place de l’eau, nous avons de la résine à inclusion. Celles possédants des durcisseurs chimiques sont plus faciles à utiliser et sont très belles, mais elles dégagent une odeur très forte et vraiment toxique qui s’imprègne partout. Si on ne travaille pas dans un atelier, c’est malheureusement à proscrire.

La meilleure résine est celle de chez Cléopâtre composée d’un tiers de durcisseur. Elle est peut-être moins transparente et est plus longue au séchage : cela peut prendre une semaine en fonction des lots.

Pour faire une belle rivière, il faut commencer par préparer son tracé. Une fois formé avec la méthode d’écrire plus haut, lorsque le fond, brûlé au chalumeau est prêt et que des graviers sont posés, on peut ajouter de la végétation pour former des algues.

23_paysageIl faut également penser à éclaircir le fond et à peindre des reflets turquoise. Un petit cours d’eau de forêt, une rivière boueuse charriant du sable ou même un torrent, tout est possible tant que cela réverbère bien les alentours correspondants.

Les trompes l’œil à la peinture donnent une impression de profondeur. Accentuer les dégradés en disposant les peintures plus sombres au centre évité, de creuser profondément le lit.

Si son coure dépasse de la plaque sur un ou deux côtés il faut bien les boucher avec du polystyrène afin de former un bassin étanche, sinon c’est la crue. Pour cela, il suffit de prendre quelques chutes et de former des L collés à la colle à bois que nous enlèverons une fois le séchage achevé.

Quand le moule est prêt et testé avec de l’eau, ce qui permet de calculer le volume de résine et de vérifier l’étanchéité du coffrage, nous coulons la résine en prévoyant un peu plus de centilitres, car elle a tendance à se rétracter en séchant.

24_embuscadeComme une rivière coule d’un haut vers un bas, on ne fait pas sécher la plaque horizontalement, on va légèrement surélever un côté pour former la pente plus ou moins raide en fonction de l’aspect recherché. Si on veut créer un torrent, cette pente doit être accentuée. Tout comme le fond qui doit posséder beaucoup d’aspérités de rochers créera énormément de remous, que l’on formera après.

Il est possible de retravailler la résine pendant son temps de séchage. Quand elle commence à bien épouser la forme des berges, nous pouvons former des ondulations en tapant la surface avec une brosse dure qui ne sera utilisée que pour cela, car elle s’usera très vite. Il faut redoubler de vigilance lors de cette étape, car en séchant, la résine va se tendre et les remous vont partiellement disparaître. C’est en renouvelant régulièrement cette opération que la forme restera.

Au début de la manœuvre, nous perdons quatre-vingt-quinze pour cent de la forme, après soixante-dix, après cinquante… C’est assez désespérant, mais tout à fait normal. Nous pouvons nous arrêter dès que le martèlement ne fait rien d’autre qu’abimer la surface, et donc, que nous ne pouvons plus continuer.

25_riviereGarder un fond témoin de résine permet de mieux surveiller la plaque.

La prochaine étape consiste à former des vaguelettes, voir carrément du gros bouillon avec un pistolet à colle. Nous stimulons le courant à l’endroit où dépassent les algues et les cailloux, où le courant change (pour cela il suffit de comprendre la logique d’une vraie rivière) en appliquant la colle brûlante avec un petit bâton en bois. Les replis sont sculptés de cette manière, en tapotant bien contre la résine.

La colle blanchira en séchant tout en restant légèrement translucide, ce qui est un peu moche. Alors, on remet de la résine sur la colle pour qu’elle redevienne transparente. La nouvelle pellicule de résine sera disposée de manière à noyer les remous et de nouveau martelée afin de faire des vaguelettes autour de ces parties-là. Les ondulations précédentes vont tout de même transparaître, si bien que nous aurons une profondeur d’eau entre les couches.

Puis il suffit de peindre les berges et le pourtour du décor en ajoutant des éclaircissements au blanc pur, et de balayer à sec toute la surface de la rivière ou du lac avec les restes de blanc du pinceau, car la peinture s’accrochera sur les vagues pour faire de l’écume. Très légèrement, nous appliquons du vernis sur ces accroches de lumières pour les faire ressortir un peu plus, nous laissons sécher, et c’est fini.

26_dedicaceCréer des cascades est un peu plus compliqué, car la résine ne reste pas en place dans les parties verticales. Il existe différents types de cascades et il est important d’adapter sa technique en conséquence. Quand on fait une chute d’eau, le support sera de la fine paille de fer, posée parallèlement les unes par rapport aux autres. C’est cela qui donnera sa forme et sa rigidité à la cascade.

Nous appliquons de la peinture blanche à la bombe. Tandis que nous coulons la résine sur la partie haute et la partie basse de la rivière, nous en réservons une partie que nous appliquerons directement sur la paille de fer pendant le séchage. Il faut pour cela attendre que la texture soit pâteuse, mais elle aura tout de même tendance à couler. C’est pour cela que la position horizontale de la plaque est importante, car c’est ce qui jouera sur le rendu définitif.

Après avoir raccordé la cascade, avec du rembourrage de coussin étiré pour que cela est un air vaporeux, nous passons de la colle en bombe et nous appliquons le matériau en lui donnant une forme allant du haut vers le bas. Avec de la résine liquide et une brosse, nous balançons des gouttelettes qui s’accrocheront à cette vapeur.

27_cascadeSi l’eau ne fait que suivre un pan de pierre ou d’ardoise incliné, nous ne la voyons presque plus. Il suffit de faire des arrêtoirs de chaque côté, et de couler une pellicule bien lisse de résine pour faire la descente.

Le sable de décoration pour vase à bougie ou la peinture retravaillée au pochoir pour faire un effet granité, fignolé au brossage à sec et à la peinture blanche formera un sable de fond tout à fait acceptable.

Voilà, j’espère que ses tutoriels vont ont été instructif !

Poulpy reste à l’écoute pour toutes questions, qui seront transmises à Dominique Monnier le plus vite possible. À bientôt !

Vous pouvez suivre l’avancement de l’Île au Pirates grâce à cet album photos, qui sera mis a jour un peu aléatoirement ! Vous en voulez plus ? Dominique Monnier à une large collection de figurines d’heroic fantasy, notamment tirées de l’univers de J.R.R Tolkien. Quelques exemple de ses pièces sont ci-dessous.

rab01 rab02Pour voir les extensions de l’Île aux Pirates, c’est ici !

rab03 rab04 rab05 rab06 rab07 rab08 rab09

A propos poulpinounet

Poulpy, c'est un poulpe à tout faire. Il se doit de disperser ses tentacules sur plein de supports... Ce poulpe est graphiste (donc masochiste), il parle de lui à la troisième personne (sérieux ?), est reporter (surtout), et critique. Minimoi s’essaie donc à au dessin, à la photo, et aussi : j’écris (un peu). Mes dessins font place à des montages, les montages à des textes, des histoires, des articles... Blogueur invétéré, Poulp(inounet) ne fait pas que promouvoir la culture, il crée également ses propres œuvres, pour lui comme pour d'autres.
Cet article, publié dans Chroniques, est tagué , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

5 commentaires pour L’Île aux Pirates

  1. Grandpas dit :

    Impressionnant! Sacré travail.

    J’aime

  2. Ping : L’Île aux Pirates, l’album photos | L'antre du poulpe

  3. Ping : Avant d’aller à OctoGônes | L'antre du poulpe

  4. Ping : OctoGônes partie 1 | L'antre du poulpe

  5. Ping : Howard Day, partie 1 | L'antre du poulpe

Laisser un commentaire